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PARASITES ARCHITECTURAUX | MARIE-JOSÉE DUPONT + OLIVIER BLOUIN

Dernière mise à jour : 8 sept. 2023

DÉFIGURATION

LIGNE 05 | PHOTOGRAPHIE | AUTOMNE 2021

Texte | Lorène Copinet + Dave Richard

Photos | Olivier Blouin + Marie-Josée Dupont

 
 

Créée par l’association de Marie-Josée Dupont et Olivier Blouin, Dupont Blouin est une firme d’architecture et de design basée à Montréal spécialisée dans la création de projets sur mesure où chaque détail est pensé, chaque matériau privilégié pour sa pérennité et chaque couleur choisie dans le but de créer des intérieurs harmonieux d’exception mettant à profit leur amour de la nature, des lignes pures et précises et des systèmes organisés et intégrés. Pas étonnant que ces concepteurs minutieux aient eu l’idée de documenter ce qu’ils nomment les

« parasites architecturaux ».


Depuis les années 1990, la technologie évolue à un rythme exponentiel. Sur les toits et les façades des bâtiments se greffent des antennes de téléphonie cellulaire, des soucoupes de télévision numérique, des caméras de surveillance, des conduits de fils électriques, tels des parasites contaminant l’architecture. Ils sont partout, au point de faire partie du paysage. Naturellement, la construction nécessite l’installation de certains systèmes, le plus souvent inesthétiques et archaïques. Alors qu’à une époque les gargouilles s’avéraient des éléments architecturaux aussi fonctionnels que décoratifs, aujourd’hui les gouttières s’accrochent aux toitures des maisons comme dernier détail en fin de projet, tout comme les sorties de sécheuse, les bouches d’aération et les climatiseurs, apparaissant comme des corps étrangers qui enlaidissent les bâtisses, protubérances défigurant les façades – quand ils n’en- dommagent pas l’enveloppe.

La série de photos Parasites architecturaux de Dupont Blouin met en lumière les dérives d’une technologie et d’une industrie responsables d’une pollution visuelle et matérielle considérable, afin d’amorcer une réflexion pour une meilleure intégration de ces

excroissances dans le futur.



 

Ligne | Comment vous est venue l’idée de documenter en photos les parasites architecturaux ?

Olivier Blouin + Marie-Josée Dupont | Nous nous intéressions depuis longtemps à ces éléments hétéroclites qui parasitent l’architecture. Nous étions stupéfaits de constater la multitude d’équipements installés de façon aléatoire sur les bâtiments, notamment en bordure des autoroutes. Nous avons développé une sorte d’obsession pour ces objets tentaculaires. Nous souhaitions partager ce constat pour conscientiser nos pairs à ce qui nous semble un non-sens, d’abord esthétique, mais aussi éthique, politique et écologique. Lors de l’exposition Parasites architecturaux, présentée au Livart en mai dernier, nous avons été surpris par le nombre de visiteurs qui nous ont confié avoir des antennes désuètes toujours installées chez eux.



L. | Comment ce projet a-t-il pris forme ?

O. B. + M.-J. D. | Le projet est né en bordure de l’autoroute 40, à Ville Mont-Royal ! Marie-Josée a lancé : « Nous devrions faire une exposition au sujet des parasites architecturaux. » Olivier a ensuite soumis le projet à la Maison de l’architecture du Québec, qui l’a retenu. Nous avons peu à peu commencé à répertorier les parasites lors de nos sorties, puis Olivier a pointé sa caméra ! En fouillant dans nos archives respectives, nous avons retrouvé des photographies prises un peu partout dans le monde rassemblant des caméras, des compteurs électriques, des systèmes de climatisation, des antennes de toutes sortes, etc. Cet « acné architectural » a été capté sur une période d’environ 15 ans, principalement en Amérique du Nord, mais aussi en Europe, en Asie et en Afrique.



L. | Est-ce que l’exposition Parasites architecturaux sera reprise ailleurs ?

O. B. + M.-J. D. | Nous aimerions beaucoup faire voyager cette exposition. Nous avons actuellement environ 150 images imprimées qu’il est possible d’exposer. Nous sommes ouverts à toute proposition ! Pour le moment, les images sont exposées à la maison et dans nos bureaux, ou rangées dans des boîtes. Elles peuvent toutes être produites en quantités limitées, sur demande. Il est possible de nous contacter par courriel à ce sujet à info@dupontblouin.ca.


L. | Y aura-t-il une suite ?

O. B. + M.-J. D. | Certainement, puisque le sujet nous préoccupe fondamentalement ! Comme architectes et designers, nous sommes constamment interpelés par l’impact visuel engendré par ces parasites. Comme citoyens, nous sommes extrêmement inquiets de la somme de déchets produits par la surconsommation et par la production industrielle frénétique de nouvelles technologies. Comme parents, nous sommes soucieux de l’impact global que nous avons sur notre planète et de l’empreinte écologique que nous laisserons aux futures générations.



L. | Des projets ?


O. B. + M.-J. D. | En ce moment, nous nous consacrons majoritairement à trois chantiers de résidences sur mesure, tous situés au bord de la rivière des Mille-Îles ; trois projets dont la réalisation était prévue en 2020, mais repoussée en 2021 à cause de la crise sanitaire. Nous développons également plusieurs projets de différentes envergures, en mobilier, en design et en architecture.



« Ces images mettent en lumière les dérives d’une technologie et d’une industrie responsables d’une pollution visuelle et matérielle considérable afin d’amorcer une réflexion pour une meilleure intégration de ces excroissances architecturales. »

- Olivier Blouin + Marie-Josée Dupont



 

DUPONT BLOUIN ARCHITECTES

1035, rue Loranger

Montréal, Qc

H2P 1S5

T. 514 220-8755



Sur Instagram @dupontblouin

Sur Facebook @dupontblouin


 














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