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ZEYNEP BOYAN

DONNER CORPS

LIGNE 10 | DANS NOTRE MIRE | ÉTÉ 2024

Texte | Claire-Marine Beha

Photos | Zeynep Boyan + Samuel Fournier + Camille Dubuc

 
 

Zeynep Boyan donne corps à des œuvres à mi-chemin entre art et design, parfois abstraites, parfois évocatrices des formes de la nature, et toujours fascinantes. La céramiste née en Turquie et qui a étudié à la prestigieuse École supérieure des arts Saint-Luc de Bruxelles, travaille l’argile depuis 2021 et connait une ascension fulgurante.


C’est en faisant converger intention et intuition que l’artiste autodidacte façonne des pièces séduisantes en grès, grâce à la technique du colombin.



« Cette méthode ancestrale me permet de ressentir le matériau, la forme et la texture pendant que je sculpte, créant ainsi un lien constant entre mes mains et l'argile. »


Les lignes courbes épousent des angles parfois plus effilés et génèrent des structures harmonieuses et organiques où le regard se plait à se perdre. La texture douce, lisse, et empreinte de personnalité, car granuleuse et épaisse de ses œuvres, est le résultat d’une terre mêlée au sable. Celle-ci contribue davantage à l’allusion biomorphique, et au pouvoir d’attraction de son travail.



Zeynep Boyan façonne des sculptures qui sont le résultat de ses pérégrinations et réflexions. Elle puise son inspiration dans l’environnement qui l’entoure et celui qui a marqué son parcours : l’architecture chaotique d’Istanbul, les paysages de Louvain, les artefacts historiques et architecturaux, la tension générée par la juxtaposition des bâtiments anciens et récents à Montréal, mais aussi les ressentis qui découlent de ses connexions avec la nature et les humains.


« Avant tout, je me considère comme une observatrice attentive. C’est vital pour ma pratique, mentionne-t-elle. Les promenades en ville sont une source d'inspiration importante, de nombreux éléments attirent mon regard. »


C’est lorsqu’elle pose ses valises à Montréal, en pleine pandémie, que la discipline de la céramique s’impose à elle.



« Autodidacte et disposant de connaissances limitées à l'époque, j'ai emprunté une voie originale en créant des sculptures plutôt que de commencer par des objets simples comme des tasses ou des assiettes, se rappelle-t-elle. En gagnant en confiance, je me suis tourné vers des projets plus grands, y compris du mobilier, pour finalement devenir artiste à plein temps. »


L’artiste a connu rapidement le succès, ayant déjà eu l’occasion d’exposer son travail dans divers événements comme la Dubai Design Week, le London Design Festival, l'IDS Toronto ou encore le Souk, à Montréal.



De plus en plus, les pièces de Zeynep Boyan revêtent une dimension fonctionnelle. C’est notamment le cas de ses séries Unit et Double Unit constituées de modules de rangement minimalistes, dont les formes imparfaites ornées de poignées audacieuses étonnent et en font des objets utiles, mais fondamentalement artistiques.


L’artiste vient également de terminer une résidence avec Luminaire Authentik pour y développer une gamme de luminaires lancée ce printemps.



 

ZEYNEP BOYAN



Sur Instagram @zeynep.boyan

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