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PROJET CHAMBORD | JÉRÔME LAPIERRE ARCHITECTE

Dernière mise à jour : 22 mai 2022

CARRÉ PARFAIT, HORIZON INFINI

LIGNE 04 | ARCHITECTURE | ÉTÉ 2021

Photos | Maxime Brouillet

Texte | Lorène Copinet

 
 

Localisation | Chambord, Qc

Type de projet | Construction neuve

Réalisation | 2019

Conception | 12 mois

Travaux | 6 mois

Superficie | 1875 pi2 / 174 m2

Budget approximatif | $$


C’est en visitant le site en plein hiver que la vision d’une maison de plage est apparue à l’architecte Jérôme Lapierre. Un volume bas qui se dépose délicatement sur le sable et dont la forme linéaire épouse l’horizon du lac Saint-Jean. Le projet Chambord est un dialogue audacieux entre la simplicité de son architecture et l’immensité du paysage.


« C’était en hiver ; le lac était d’une grande beauté. Un horizon parfait et infini, créé par la neige et la glace blanche du lac, combinées à un ciel parfaitement bleu. J’imaginais à ce moment une maison d’été qui permettrait des va-et-vient constants entre l’extérieur et l’intérieur. » | Jérôme Lapierre, architecte

À l’image d’un pavillon de plage, cette résidence d’été se déploie sur un seul niveau, maximisant le rapport avec le sol et amplifiant la ligne d’horizon infinie. Totalement vitrée sur les façades avant et arrière qui donnent vers le lac, elle se laisse traverser du regard depuis l’entrée, donnant l’impression de s’effacer devant le paysage.




Les fenêtres de plain-pied qui ceinturent le pavillon abolissent les frontières entre l’intérieur et l’extérieur et accentuent le sentiment d’ouverture vers la plage, le lac et le ciel. La toiture en porte-à-faux, déposée sur le volume principal, amplifie le flottement au-dessus des terrasses et souligne l’horizon, resserrant la vue vers la monumentalité du paysage. Le grand percement dans une partie du toit permet d’offrir une terrasse non couverte pour profiter du soleil et pour faire entrer une lumière étonnante dans les espaces contigus.



De la toiture plate se détache un généreux canon de lumière qui tourne le dos au lac pour mieux offrir un cadre aux couleurs de fin de journée. Placé au cœur de la résidence, il offre l’opportunité d’élever son regard vers le ciel pour y contempler les mouvements des nuages et de créer un moment de verticalité dans le projet où l’horizontalité prédomine. « Dans le processus de conception, le canon de lumière est apparu comme une itération marquante en termes de qualités spatiales, lumineuses et tectoniques », explique Jérôme Lapierre.



Le plan de la maison est organisé en un carré parfait divisé en neuf trames à la fois intérieures et extérieures dans lesquelles les fonctions sont clairement définies. Le cœur du projet accueille la cuisine, la salle à manger, le séjour, la pièce moustiquaire et la terrasse non couverte qui s’ouvrent les uns sur les autres, afin de favoriser une circulation vers les espaces extérieurs.


Les espaces de vie sont séparés des espaces de nuit plus compacts, permettant de maximiser les vues sur l’horizon. La chambre des parents donne sur la plage. Les chambres des garçons sont identiques et disposées symétriquement de part et d’autre d’un grand mur coulissant qui, une fois ouvert, connecte les deux pièces et permet d’agrandir l’aire de jeu. Reposant sur pilotis, la maison minimise son empreinte au sol tout en protégeant la construction à proximité de l’eau ; une réponse sensible à son contexte. Ce geste de surélévation participe à l’impression de flottement du pavillon et témoigne d’une délicatesse de l’architecture. Le choix des matériaux est intrinsèquement lié à l’esprit de la maison de plage : cèdre teint blanc, cèdre grisonnant et cèdre naturel légèrement blanchi. La toiture en acier clair qui renforce le grand plan horizontal dissimule les gouttières et loge les gargouilles. Des stratégies qui favorisent la simplicité et le soin du détail.



Prenant place dans un contexte boréal, la maison de plage Chambord est une proposition inattendue, dont la simplicité programmatique et la générosité des espaces et des vues séduisent. Le projet puise sa force à épouser le paysage environnant en privilégiant la transparence, dans un contexte où le voisinage se trouve à proximité. Une mise à nue qui n’a rien à cacher, juste à contempler la force et la beauté du paysage québécois.



FIERTÉ PARTAGÉE


Comme le disait le populaire designer et architecte américain Charles Eames :

« Les détails ne sont pas les détails. Ils sont la conception. » Si l’architecte imagine un projet dans ses moindres détails, c’est à l’entrepreneur et à son équipe que revient la tâche de les concrétiser. La relation entre les deux parties influence donc grandement le rendu des idées proposées sur plan, ainsi que le résultat du bâti final. Nous avons eu envie de discuter avec l’entrepreneur du projet Chambord de sa collaboration étroite avec l’architecte Jérôme Lapierre. Félix Mercier, de Sequoia Constructions, a répondu à quelques questions.


Ligne | De votre point de vue, quels ont été les principaux défis du projet Chambord ?


Félix Mercier | La simplicité du projet Chambord est constituée de détails complexes ! Une firme d’ingénierie a dû nous accompagner durant la construction afin que la résidence réponde à toutes les exigences structurelles. Le projet comportait aussi l’utilisation de matériaux précis qui nous ont obligés à faire appel à des fournisseurs particuliers à l’extérieur de la région. Je dois également mentionner que la construction du projet a débuté à l’automne pour se terminer au printemps seulement, ce qui nous a forcés à étanchéifier le bâtiment rapidement avant l’arrivée de l’hiver ; l’attente des fenêtres sur mesure a compliqué l’affaire... Nous avons dû isoler temporairement les ouvertures, ce qui s’est avéré plus complexe que prévu étant donné la grande quantité de fenêtres faisant face aux vents dominants du lac.


Ligne | Qu’est-ce qui définit une bonne relation entre architecte et entrepreneur ?


F. M. | La relation entre l’architecte et l’équipe de construction est la base de la réussite d’un projet d’envergure. Ce sont souvent les plus petits détails qui font toute la différence ; il est donc primordial que le concepteur et l’exécutant soient sur la même longueur d’ondes tout au long des travaux. Je crois qu’un bon entrepreneur doit avoir l’ouverture d’esprit nécessaire pour respecter la vision créative de l’architecte. Inversement, je crois qu’un bon architecte doit aussi se montrer à l’écoute des suggestions et questionnements de l’équipe de construction afin d’assurer la meilleure exécution possible. Fondamentalement, les deux parties se retrouvent à créer un projet commun – souvent hors du commun – et ont le même souhait : que le fruit de leur travail les rende fiers.


Ligne | Dans quelle mesure l’entrepreneur influence-t-il le résultat final d’un

projet ?


F. M. | Dans tout projet et à chaque étape, c’est à l’architecte que reviennent les décisions finales. Par contre, plus le chantier avance, plus l’équipe de construction en vient à expérimenter le site à hauteur d’homme ; les changements de saison, de température, de vues, les dimensions réelles, les entrées de lumière naturelle... Il est intéressant que l’architecte tienne compte du point de vue et des propositions des gens sur le site lorsque c’est nécessaire. J’adore personnellement documenter chaque projet au fil de son évolution pour que l’architecte puisse la suivre de près.



Entrepreneur | Sequoia Constructions Ingénierie | Douglas Consultants Ébénisterie | Jérôme Lapierre + Armoires AD Plus

Aménagement paysager | Réflex Paysage Poêle à bois | Stûv America Œuvre d’art | Vanessa Sylvain

+ Parement extérieur de cèdre de l’est + Portes et fenêtres en aluminium anodisé + Planchers de chêne blanc

 

JÉRÔME LAPIERRE ARCHITECTE

244, rue Crémazie Ouest

Québec (Québec)

G1R 1X9

T. 418 264-2282




Consultez la fiche complète de JÉRÔME LAPIERRE ARCHITECTE

dans notre répertoire.


 











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