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NATHALIE THIBAULT

RIVÉE SUR LA MATIÈRE

LIGNE 07 | ART | HIVER 2022

Texte | Dave Richard

Photos | Ivan Binet

 
 

Nathalie Thibault a obtenu une maîtrise en arts visuels de l’Université Laval sous la direction de Richard Mill, figure majeure de la peinture abstraite au Québec ; c’est aussi durant ses études qu’elle a rencontré l’artiste et professeur Marcel Jean, qui est devenu pour elle un mentor. Inspirée par les deux hommes, Nathalie Thibault développe une œuvre énergique et pulsionnelle, faite d’aplats colorés aux contours variés, où dansent des formes organiques libres, généreuses, chacune la trace d’un geste, d’un élan, chaque tableau, la matérialisation d’une improvisation créatrice.



« J’ai une approche téméraire, performative de la peinture », explique l’artiste. « Quand je peins, j’essaie d’ouvrir un espace au présent, un dialogue entre moi, mes surfaces de travail et mes outils. Mon attention est rivée sur la matière et c’est cet état de disponibilité aux choses qui connecte mon corps en mouvement aux différentes forces agissantes qui m’entourent. J’oublie le travail effectué précédemment et je m’engage avec les matériaux. J’embrasse l’imprévisible, parfois jusqu’à la gaucherie. Ma pratique picturale est nonfigurative, intime et éphémère. Elle conjugue intention et intuition, chance et maîtrise ; toutes s’influencent et s’entrelacent, comme les pièces d’une puzzle, pour tenter de résoudre le tableau en cours. »

Les tableaux de Nathalie Thibault sont des instantanés, des émotions captées sur le vif. Les composantes disséminées naissent de l’immédiateté, d’une transfiguration de son environnement matériel. Même si on comprend bien qu’elle traduise surtout la charge émotive d’un moment, de quoi se composent concrètement le lieu de création de la peintre et ces outils qui l’inspirent tant?



« Je travaille avec des outils de peinture plutôt traditionnels – pinceaux, grattoirs —, mais depuis quelques années, j’utilise régulièrement le rouleau. Il me permet d’élargir le spectre de mes interventions, de produire des marques imprévisibles et surprenantes, et d’appliquer dans un même élan deux ou trois couleurs à la fois. En peinture, chaque nouvel outil modifie le geste. Quant à mon atelier, j’y ai passé sept belles années avec une collègue et amie artiste mais nous avons dû quitter le local en août 2022 ; l’édifice a été vendu et sera transformé en condominiums de luxe... Nous venons donc d’emménager dans un nouvel espace du quartier Limoilou, à proximité de chez moi. Je n’y suis pas encore parfaitement installée, à cause de travaux qui ont tardé à se concrétiser, mais j’aime y créer. Le plafond y est haut, l’espace ouvert... Je peux y ranger mon matériel en hauteur pour laisser plus de place à la création. »

En 2017, Nathalie Thibault prenait part à l’exposition collective Entangled : Two Views on Contemporary Canadian Painting présentée à la Vancouver Art Gallery et regroupant une trentaine d’artistes à l’échelle nationale. La même année, elle collaborait au projet La Phase I : Objets Matières de l’artiste Mélanie Bédard. « Mélanie et moi avons créé un tableau pour une installation vidéo où lentement un bouquet de fleurs se transforme en tableau abstrait. C’était très stimulant, » raconte la peintre.


L’an dernier, elle concevait et animait un projet de médiation culturelle intitulé Jouer de l’art avec Nathalie Thibault au MNBAQ dans le cadre des Soirées 5 à 9 Lemoyne, en lien avec l’exposition Lemoyne. Hors jeu. On retrouve aujourd’hui les œuvres de NathalieThibault dans plusieurs collections privées et institutionnelles, dont celles de Desjardins, de la Banque Scotia et du Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec.



« Depuis 2018, je suis représentée par la Galerie a de Québec, fondée par Anne D’Amours Mc Donald, ma principale collaboratrice. C’est là que se tiendra ma troisième exposition en solo, l’an prochain. J’y présenterai dix nouveaux tableaux sur supports atypiques; la forme de l’un des canevas est d’ailleurs inspirée du contreventement du plafond de la galerie, un élément architectural. »

L’exposition se tiendra du 12 janvier au 5 février 2023, au 261, rue Saint-Vallier Est, à Québec. Une chance rare de voir en même temps l’oeuvre et son inspiration !



 

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