PAR LES FENÊTRES
LIGNE 02 | CULTURE | ÉTÉ 2020
Texte | Dave Richard [Portrait]
Photos | Neil Anton Dumas
Soumis à notre tout premier concours de photographie, les clichés colorés (ou pas) de Neil Anton Dumas, ces images d’immeubles aux mille fenêtres, presque abstraites, et pourtant vibrantes, évocatrices, nous ont charmés.
Quadrillés complexes, courbes lisses, dégradés de rose, de jaune, de vert, tracés noirs sur fond blanc... On regarde ses photos envoûtantes et l’on cherche un point où s’accrocher, l’anomalie qui révèle le réel, qui rend humaines ces géométries parfaites. Ce coeur de posts-it qui fait sourire. Cette vitre unique sans reflet, attirante comme le trou d’une serrure. Ces balcons meublés, qui prouvent que des vies se déroulent bel et bien là où l’on ne voit pourtant personne.
Ligne | Qu’est-ce qui vous a inspiré cette série de photos ?
Neil Anton Dumas | J’ai voulu faire plusieurs métiers durant mon enfance, dont celui d’architecte. J’ai redécouvert récemment cet intérêt, notamment par la photographie. Je travaille principalement les portraits, le fine art et la photo architecturale. Mon travail questionne l'être humain sur ses schémas, ses routines, les barrières qu’il s’impose. Je pense que les créations humaines sont des représentations de qui nous sommes. J’ai tenté de voir l’humain à travers l’architecture.
L. | Qu’est-ce qui vous inspire, en général ?
N. A. D. | Je pense que l'essentiel quand on cherche l'inspiration, c'est de bouger, de voir de nouvelles choses. Les expériences amènent les idées. On peut trouver de l'inspiration n'importe où et à n'importe quel moment. Je peux être inspiré par la visite d’un musée aussi bien qu’en pleine nature.
L. | Vous faites de la photo depuis longtemps?
N. A. D. | J'ai obtenu mon premier appareil photo en 2012, et j’ai appris seul, au fur et à mesure. Au début, les autoportraits m’ont beaucoup appris; c’est intéressant d’être des deux côtés de l’objectif. Ça m’a beaucoup aidé plus tard, quand j’ai dû diriger des modèles.
L. | Des projets ?
N. A. D. | Beaucoup de mes projets sont sur pause dans les circonstances actuelles. Ce temps d’arrêt forcé nous oblige tous à réfléchir au fonctionnement de nos sociétés et à nos façons de vivre. Il nous rappelle que nous ne sommes pas tout-puissants, plutôt fragiles, et que nous allons devoir très vite revoir notre rapport à la vie. Et tout ça m’inspire beaucoup.
Sur Instagram @neilantondumas
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