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BOIS YAKISUGI | JAPAN YAKISUGI

DON DE LA NATURE

LIGNE 04 | DANS NOTRE MIRE | ÉTÉ 2022

Texte | Dave Richard

Photos | Japan Yakisugi

 
 

Utilisé durant des centaines d’années dans l’ouest du Japon comme revêtement extérieur ou pour la construction de clôtures des maisons traditionnelles, le Yakisugi est un bois de cèdre japonais qu’on a carbonisé légèrement en surface pour augmenter sa durabilité. En fait, le processus traditionnel et authentique de carbonisation de la surface du bois améliore tant ses performances de résistance aux intempéries, au feu, aux insectes, à la décomposition et à la pourriture que ses adeptes le considèrent davantage comme un don de mère Nature qu’une technique de construction inventée par l’homme.



Communément appelé « cèdre japonais » ou « Sugi », le Cryptomeria Japonica est un conifère mince, pyramidal, à feuillage toujours vert. Ses branches horizontales sur plusieurs niveaux tombent légèrement aux extrémités. C’est une espèce de résineux largement répandue au Japon, de l’extrémité nord de l’île principale jusqu’à l’île de Yakushima, beaucoup plus au sud. Il peut atteindre une hauteur de 50 mètres et une circonférence de cinq mètres. Son bois de cœur est typiquement d’un brun rougeâtre, de clair à foncé, alors que son bois de sève est plutôt de couleur paille et délimité clairement de son bois de cœur. Les nœuds y sont courants ; son grain est droit, de taille moyenne. Il a une odeur très distincte et intense.


Le processus de séchage du Sugi est rapide, et il est généralement facile de le travailler manuellement ou avec des machines-outils. À l’origine, tout le processus de carbonisation du bois Yakisugi était effectué à la main. Depuis les années 1970, la mécanisation s’est généralisée ; on utilise aujourd’hui des brûleurs à haute température, surtout pour carboniser le bois prévu à des usages extérieurs.

Très utilisé en architecture japonaise traditionnelle, puis délaissé en cours d’évolution des styles de logements et des méthodes de construction, le bois brûlé Yakisugi a fait un retour en force ces dernières années. En raison de sa résistance aux intempéries et de son esthétique unique étonnamment moderne, il a su reconquérir le cœur des architectes et designers du Japon, mais aussi de partout ailleurs.



POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE YAKISUGI


Pour en apprendre plus, nous nous sommes entretenus avec Julien Victor Hakoun, vice-président des ventes internationales et du marketing de Japan Yakisugi, qui fabrique au Japon depuis plus de 75 ans ce matériau exceptionnel à partir des cèdres de leurs propres forêts, l’importe et le distribue au Canada.


Ligne | Que signifie « yakisugi » ?


Julien Victor Hakoun | En japonais, « yaku » signifie « brûler » et « sugi » signifie « cèdre ». Le « Yakisugi » est donc le nom donné à la technique de carbonisation du cèdre japonais. Il s’agit d’une appellation d’origine contrôlée, comme celle du champagne. Pour qu’un bois soit véritablement du bois brûlé Yakisugi, il doit s’agir de cèdre japonais, être fabriqué au Japon et avoir été carbonisé selon la technique traditionnelle japonaise.

Ligne | Est-ce que le bois Yakisugi convient bien aux températures québécoises ?


J. V. H. | La carbonisation du cèdre japonais lui procure une durabilité hors norme, le rendant imputrescible et résistant à tous les climats, même les plus extrêmes. L’île d’Hokkaido au Japon connaît d’ailleurs des variations de température semblables à celles du Québec.

Ligne | Est-ce que le bois Yakisugi peut prendre feu ?


J. V. H. | Comme le bois Yakisugi a déjà été brûlé, il sera le dernier matériau à prendre feu lors d’un incendie. Au Japon, son indice de propagation de la flamme (IPF) est de classe B, ce qui correspond à un indice de classe A en Amérique du Nord, le rendant parfait également pour des projets commerciaux.

Ligne | À quels usages se prête le bois brûlé Yakisugi ?

J. V. H. | Il s’utilise aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, en pose verticale, horizontale, ou même en chevrons. Certains clients s’en servent aussi pour la fabrication de meubles – je pense par exemple à une récente cliente de Miami qui s’est procuré notre Shikkobu de la collection Sai pour en faire une table de salle à manger sur mesure.


Ligne | Le bois Yakisugi est-il un produit haut de gamme? Est-il cher?


J. V. H. | Le savoir-faire ancestral japonais et le produit qui en résulte sont définitivement haut de gamme. Malgré tout, le prix reste accessible à toutes les bourses. D’ailleurs, comme il s’agit d’un matériau extrêmement durable ne nécessitant qu’une couche de maintenance à réaliser tous les 10 ou 15 ans, le rapport longévité-prix est très avantageux.

Ligne | Le bois Yakisugi est-il facilement accessible ?


J. V. H. | Seulement trois scieries japonaises fabriquent le véritable bois brûlé Yakisugi, et l’une d’entre elles n’offre son produit qu’au marché domestique. Par contre, nos bureaux nord-américains le rendent facilement accessible ici. Nous pouvons aussi compter sur des représentants et des distributeurs qui assurent son approvisionnement dans plusieurs pays d’Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande, dans le reste du Canada et aux États-Unis.


Ligne | Traditionnellement, c’est le cèdre japonais qui sert à faire le bois brûlé Yakisugi. Se sert-on aujourd’hui d’autres essences ?


J. V. H. | Il est possible d’appliquer la technique du Yakisugi sur d’autres bois, mais le rendu esthétique et les performances de durabilité varieront selon l’essence et ne seront pas celles du cèdre japonais, même en utilisant une autre variété de cèdre. De plus, la technique traditionnelle du Yakisugi nécessite impérativement les hauts fourneaux japonais; un simple brûleur ne permet pas d’atteindre le même degré d’efficacité.



 

JAPAN YAKISUGI



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